Notre sortie au théâtre de la Michodière, du dimanche 31 mars 2019, a regroupé 59 adhérents, avec au programme, le Canard à l’orange, un des classiques du “boulevard british” signé William Douglas-Home, écrit en … 1967.
Mais le texte (comme la mise en scène) a été bien dépoussiéré par Nicolas Briançon, qui propose au public une pièce menée tambour battant : c’est à peine si on a le temps de reprendre son souffle.
La pièce débute par une partie d’échecs, dans un intérieur chic et cosy, très vintage. Hugh Preston, présentateur-vedette de la BBC, bat à plate couture sa femme Liz, qu’il trompe avec de nombreuses maîtresses. À mat, il lui annonce avoir découvert sa tromperie. Madame s’est entichée de John Brownlow, un séduisant trader belge plein aux as. Grand prince, il lui propose de prendre les torts à sa charge en vue d’une procédure de divorce. La partie ne s’arrêtera qu’au baisser de rideau.
Et cette histoire d’adultère, très dynamique et remplie de malice, nous a fait rire de bon cœur du début à la fin : ce fut un vrai régal ! (voir quelques photos).
Le spectacle d’environ 2h, a été interprété par cinq comédiens très talentueux :
- Nicolas Briançon, l’époux, cynique, qui déploie une énergie incroyable sur scène,
- Anne Charrier, l’épouse, qui passe très subtilement d’un état de femme qui veut divorcer, à celui de femme jalouse voulant reconquérir son mari.
- François Vincentelli, l’amant, à la fois bellâtre, benêt, jaloux, simplet, brave, …, avec son accent belge suffisamment maîtrisé pour ne jamais tourner à la caricature,
- Alice Dufour, la secrétaire aux dents longues, faussement ingénue et jouant du déhanché,
- et Sophie Artur, la vieille gouvernante, au caractère bien trempé, qui ne mâche pas ses mots.
Quelques répliques qui fusent dans un rythme pétillant :
- Dommage qu’on ne puisse pas se faire opérer de la conscience comme de l’appendicite.
- Son mari boit tellement, qu’elle est devenue alcoolique.
- Dis-moi un peu combien il y a de femmes dans une femme, Liz…- réponse de sa femme : Trois, disait mon oncle Melvin : une fiancée qui pleure, une épouse qui soupire et une veuve qui espère !
- Ce doit être très humiliant pour une femme, d’être mariée à un cocu.
- En trois minutes, elle mettrait n’importe quelle rue en sens unique.
- Mais je ne plaisante pas du tout. J’en ai peut-être l’air parce que je descends d’une vieille famille écossaise qui a toujours réussi à vendre du désherbant pour du whisky millésimé, mais ça ne veut rien dire.
Merci aux membres du “Groupe de Loisirs” pour leur choix : on a passé un excellent moment de détente.
Bravo pour cet article . Comme d’habitude c’est très documenté et je regrette de n’avoir pas pu participer à ce spectacle