Bilan de notre sortie à Noisiel, du 21 octobre 2021

Ce 21 octobre, nous avons été une trentaine de courageux à partir :
  - pour une visite « libre » du château de Champs-sur-Marne et de son parc de 85 hectares, qui allie jardin à la française et jardin à l’anglaise, et labellisé « Jardin remarquable »,
  - et pour la visite de la cité ouvrière Menier à Noisiel, et sa chocolaterie,
avec des prévisions météo un peu catastrophiques.
 
En arrivant à Champs-sur-Marne, on nous apprend que le parc du château est fermé suite à la tempête de la nuit, et on nous propose, à la place de leur visite, une visite « guidée » des intérieurs du château : une merveille !
Ce château est caractéristique des maisons de plaisance à la française du 18è siècle, bâties à la campagne, permettant un nouvel art de vivre, avec plus de confort. Les pièces ne sont plus disposées en enfilade, et sont accessibles par des dégagements bien étudiés. Des salles de bain y sont même aménagées. Le château a été habité par la princesse de Conti (fille de Louis XIV et de Mme de La Vallière), puis un peu plus tard par la marquise de Pompadour.
Il est meublé de 900 pièces de collection, dont des mobiliers exceptionnels, datant du 18è à la fin du 19è siècle, et signés par les plus grands noms de l’ébénisterie du siècle des lumières.
Ce château est propriété de l’état depuis 1934. En 1959, le général de Gaulle en fait une résidence pour les chefs d’État en visite officielle en France (Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny, le Chah d’Iran, Hassan II, Harold Macmillan, Ahmed Ben Bella, Jean-Bedel Bokassa). Cette vocation cessa en 1971, et le château est maintenant ouvert aux visites.
 
Après cet émerveillement, on a fait une pause déjeuner au restaurant « Le Tommy’s » à Champs sur Marne, avec au menu : un tartare de saumon et tomate, avec une crème de ciboulette ; un émincé de poulet sauce au thym, avec une purée maison ; et enfin un café gourmand ; le tout accompagné d’un verre de vin rouge ou blanc, ou une bière. De l’avis de tous, ce repas a été excellent !
 
Malheureusement, pendant le repas, le mauvais temps est arrivé, et nous avons dû visiter la cité ouvrière Menier, ainsi que les extérieurs de la chocolaterie, sous une pluie battante …
C’est en 1825, que le pharmacien parisien Jean Antoine Brutus Menier achète le moulin de Noisiel, pour y transférer son usine de produits pharmaceutiques, à base de cacao (l’arôme pour le goût, et la graisse pour les suppositoires). Sous l’impulsion de son fils, Émile, l’usine va se concentrer exclusivement sur le marché du chocolat (en abandonnant la pharmacie), et va être réorganisée en fonction de son processus de fabrication. Une dizaine de bâtiments sont construits en enfilade : le cacao entre par un bout de l’usine, est trié dans un entrepôt, torréfié dans le suivant, mélangé au sucre, chauffé puis dressé en tablette dans d’autres bâtiments, avant d’être refroidi dans les chambres froides et ressortir à l’autre bout sous forme de tablettes. L’usine va connaître rapidement une extension considérable, et deviendra un véritable empire du chocolat. Vers 1900, l’usine s’étend sur près d’1 km sur les berges de la Marne ; et ce sont 2 200 ouvriers et ouvrières qui travaillent à la confection de 70 tonnes de chocolat par jour.
En parallèle, Émile Menier, épris d’idées progressistes et sociales, entreprend la construction d’une cité ouvrière modèle, avec ses coquettes maisons de brique et de céramique vitrifiée pour les ouvriers, employés et ingénieurs ; et ses nombreux équipements collectifs : écoles laïques (pour garçons et filles), réfectoires, magasins d’approvisionnement, cafés, hôtels, bains douches, cabinet médical, mairie, crèche, maison de retraite … (l’ensemble du personnel et des familles était pris en charge par l’entreprise Menier !),  sans oublier la ferme du Buisson, fournissant céréales, œufs et laitages pour les ouvriers.
Les Menier ont promu l’idée sociale et politique qu’urbanisme et industrie, travail au féminin et vie familiale sont conciliables.
A partir de la deuxième guerre mondiale, l’entreprise Menier va décliner, concurrencée par les barres chocolatées des États-Unis. Puis à partir de 1971, Menier sera rachetée par différents acquéreurs (Rowntree Mackintosh, Nestlé). Aujourd’hui la chocolaterie n’est plus en exploitation.
La cité ouvrière Menier et la chocolaterie sont classées au titre de monuments historiques.
 
Les photos de cette sortie seront ajoutées à cet article d’ici peu.

Une réflexion sur « Bilan de notre sortie à Noisiel, du 21 octobre 2021 »

  1. Mercier

    Merci Jean-Claude pour ce récit.
    Nous sommes rentrés trempés de cette journée mais si enrichissante qu’à aucun moment nous ne l’avons regrettée.
    Merci au Poudriers d’escampette.

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